Sylvie Fortin
![]() Sylvie Fortin, Ph. D. : Après une brève carrière comme interprète en danse contemporaine et une formation professionnelle en éducation somatique (méthode Feldenkrais), Sylvie s’investie au Département de danse de l’Université du Québec à Montréal. Jusqu’en 2021, elle y enseigne au sein des programmes de Doctorat en études et pratiques des arts, Maitrise et Baccalauréat en danse, et Diplôme d’études supérieures spécialisées en éducation somatique qu’elle développe en 2000. Publié en 1996 dans quatre langues, son article intitulé L’éducation somatique: Nouvel ingrédient de la formation pratique en danse est devenu une référence incontournable. Elle a été invitée à prononcer des conférences et à donner des ateliers pratiques dans une grande variété de milieux culturels sur les cinq continents. À plus d’une reprise, elle est intervenue dans des lieux prestigieux dont l’École des Sables au Sénégal en Afrique, le Centre National de la Danse à Paris, l’Academy of Performing Arts à Hong Kong et le Laban Center de Londres. En 2009, elle a reçu le University of Auckland Distinguished Visitor Award. Dès le début des années 2000, alors que la danse est généralement vécue et pensée en termes de passion, Sylvie l’aborde comme une activité de travail ce qui n’est pas sans secouer le milieu professionnel de la danse. Publié en 2008, le livre Danse et santé : Du corps intime au corps social est devenu un outil de référence. Il a joué un rôle majeur dans la prise de conscience des enjeux complexes que pose la rencontre entre l’art, le corps et la santé. Mentionnons qu’à ce moment, s’amorçait le processus de syndicalisation des interprètes pigistes à l’Union des artistes. À partir de 2009, Sylvie a examiné des interventions en danse auprès de personnes pour qui l’accès à l’art est difficile. Elle a conduit trois recherches-actions utilisant la danse ou l’éducation somatique comme moyen d’impacter le bien-être et la santé de divers groupes en contexte communautaire: 1) l’Association québécoise d’aide aux personnes souffrant d’anorexie nerveuse et de boulimie, 2) l’Entre-Deux, maison d’hébergement pour femmes souffrant de dépression, et 3) l’Association de fibromyalgie de la Montérégie. En 2014, naît une collaboration avec une équipe du Centre de réadaptation Marie-Enfant du CHU Saint-Justine. Des projets de recherche clinique voient le jour avec des enfants atteints de paralysie cérébrale ou de maladies neuromusculaires. Deux ans plus tard, une recherche d’envergure est lancée avec des professeurs d’arts de l‘UQAM, des médecins spécialisés en psychiatrie urbaine au CHUM et des partenaires des milieux de l’itinérance et de la toxicomanie. L’étude a pour but de mieux saisir en quoi des pratiques artistiques en arts visuels, danse, musique et théâtre peuvent améliorer la vie de ces personnes. Les résultats sont présentés dans le livre Rattacher les fils de sa vie publié en 2022. Plus récemment, elle a impulsé avec la directrice de l’École de réadaptation de l’Université de Montréal, une étude qui utilise la danse dans le but de contribuer au mieux-être de diverses populations : enfants avec problèmes de neurovision, enfants atteints de paralysie cérébrale, personnes âgées, femmes qui ont connu l’itinérance, adultes en réadaptation de déficience physique, et adultes souffrant de la maladie de Parkinson. La Fabrique Culturelle en a fait un documentaire. La recherche, animée par l’innovation artistique et scientifique, a culminé par une représentation publique au Studio des Grands Ballets Canadiens, partenaire du projet. Photo : Laurie Anna Babin |