La chorégraphe Catherine Gaudet a créé Shine Bright une pièce pour les treize finissantes 2016. Nous l'avons rencontré pour lui poser quelques questions.
EDCM : Qu’est-ce qui t’inspire quand tu crées?
CG : Tout est susceptible de m'inspirer, mais rien que je ne puis pointer précisément. Ce sont des sensations, des intuitions, des pressentiments, qui ne se révèlent qu'à partir du moment où j'entre en studio avec les danseurs et rarement avant. Pour moi, créer ressemble beaucoup au rêve. Comme le rêve, la création se déplie au gré de mes pulsions, de mes envies inconscientes, sans que je puisse les prédire. Aujourd'hui, avec un certain recul, je peux retracer des obsessions récurrentes dans mon travail et constater que ce qui m'inspire est toujours lié aux forces invisibles auxquelles je m'intéresse beaucoup, ainsi qu'à la complexité, à la multiplicité et aux aspects contradictoires de l'être humain.
EDCM : Quel est ton processus de création avec les danseurs?
CG : C'est un processus assez simple; un jeu d'allers-retours constants. Je propose toujours un point de départ, une image… Puis, je commence à sculpter et, tout de suite, je laisse le danseur interpréter l'univers, l'imaginaire de ma proposition; je lui demande de l'incarner; de la faire sienne; d'y insuffler sa force personnelle et ses sensations. Puis, cette interprétation repasse à travers mon oeil et mes propres sensations, pour préciser et orienter à nouveau la proposition qui se resserre ainsi peu à peu. En résulte une danse très performative et pourtant très écrite, très cadrée.
EDCM : En un mot, c’est quoi la danse pour toi?
CG : Je ne peux pas décrire la danse uniquement, car je n'aime pas et je n'arrive pas à tracer de séparation entre les disciplines artistiques. Je dirai donc que l'art, pour moi, est faire don de soi pour révéler plus grand que soi.
Photo : Julie Artacho
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