L’École d’été a été pour moi un lieu de rencontre. La première fois, c’était pour apprivoiser un nouveau lieu et des amis en devenir. Puis, en deuxième et en troisième année, on retrouve les ami(e)s et la routine scolaire. Au-delà des rencontres humaines, c’est aussi le moment de l’année où mon chemin croisait des nouvelles pratiques, un peu en marge du programme. Comme les ateliers varient au fil des trois années, j’ai découvert plusieurs approches différentes à intégrer à ma pratique personnelle. Les ateliers proposés me permettaient de me rapprocher de l’art que j’aime tant et d’en découvrir des aspects que je ne connaissais pas. En plus, de me ramener au rythme exigeant du programme, le stage me permettait aussi de prendre un élan motivé pour démarrer la session d’automne, et ce, avec un grand plaisir.
Les incontournables de mes stages d’été
En matinée, les classes de yoga pour danseurs apportent un éveil des sens et de la posture tout en intégrant la respiration et le soutien du centre dans le mouvement. En recherche constante, Brianna Lombardo adapte sa classe en fonction des besoins des étudiants. Ses classes m’offraient un moment pour retourner à mon corps et m’éveiller avant la journée, et la session, à venir. C’est un appel à la pratique du yoga et un plongeon vers les sensations internes.
Les classes de Gaga, offertes par Laura Toma et James Viveiros, sont une perspective d’entraînement en danse qui s’inscrit bien en complémentarité avec le programme professionnel. À partir d’images et de sensations dans le corps, nous bougeons pour toute la durée de la classe. Cette formule m’a permis de trouver comment gérer l’effort nécessaire pour danser longtemps et comment me restimuler constamment pour demeurer pleinement vivant. À travers diverses étapes, les enseignants nous guident dans l’écoute du corps, tout en dépassant les limites habituelles que nous nous imposons. Ce mélange de pratique physique intense et d’imagerie a été une de mes plus grandes découvertes à l’École.
Costumes, rires et spontanéité font partie intégrante de l’atelier de Bouffon offert par Massimo Agostinelli. Durant une semaine, il plonge dans l’univers des familles de bouffons que sont les nains, les bossus, les gros-cul/gros-ventre ainsi que le grand prêtre. À travers des jeux, des activités ludiques, de la création de personnages et de l’improvisation, émergent des personnages comiques, attachants et parfois vulgaires… Cet atelier m’a encouragé à lâcher-prise le côté entièrement sérieux que j’imposais à ma danse, tout en apprenant à travailler sans filtre et dans le moment présent.
Avec la dynamique Alanna Kraaijeveld, j’ai eu la chance de faire des ateliers de coordination, d’attention et de mobilité sous forme de jeux. S’entraînant en Fighting Monkey, elle propose plusieurs défis d’habiletés physiques, d’équilibre, de rapidité, de précision et de coordination. L’instantanéité des défis m’a amené à toujours persévérer de manière créative dans ma quête de solution. L’échec est heureusement inévitable et motive grandement. Les différentes tâches dévoilent de nouveaux repères dans le domaine de la force, de l’adaptabilité et de la mobilité.
En somme, l’École d’été est un moment de découverte et de rencontres humaines et artistiques. C’est un laboratoire pour le dépassement de soi, où on étend les limites de sa pratique dansée. Cet espace de travail sans pression m’a permis d’explorer davantage le plaisir, le lâcher-prise, la disponibilité, la curiosité et l’engagement personnel dans ma danse.
– Philippe Dépelteau, étudiant en 3e année à l'EDCM
/// Dans la rubrique Vie étudiante, les étudiant.es en danse contemporaine à l'EDCM prennent la plume : l'occasion de découvrir différents points de vue et sujets en lien avec la formation professionnelle, le quotidien des jeunes artistes et la vie à Montréal. ///
Photo : Julie Artacho | Interprète : Philippe Dépelteau
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