Ré-découvrir sa sensibilité au sein de la formation
À l’arrivée au sein de l’École de danse contemporaine de Montréal, chaque étudiant est déjà un artiste. Chacun arrive avec un bagage différent et s’engage dans une aventure commune. Le programme de l’EDCM offre diverses opportunités de se découvrir dans différents contextes. Les cours d’interprétation ont été particulièrement marquants dans mon développement artistique. Dans ce cours, j’ai fait la rencontre de plusieurs chorégraphes, tous ayant leur propre vision artistique. À chaque rencontre, j’ai pu découvrir une nouvelle facette de moi-même. Par exemple, avec la chorégraphe Helen Simard pour sa pièce Tout s’effondre, nous avons été confrontés à une chorégraphie qui exigeait beaucoup d’endurance et de persévérance. À travers ce cheminement très physique, j’ai découvert en moi un puissant désir de m’exprimer à travers mon corps et le mouvement. L’épuisement m’a permis de trouver un feu qui brûlait en moi. La pièce me donnait l’impression de me débarrasser de couches superflues et qu’il ne restait plus que mon essence. Cette pièce a beaucoup nourri ma sensibilité. Elle m’a fait découvrir une résilience physique et une faim de m’exprimer. Ce processus créatif m’a fait repousser mes limites et cela a créé une connexion profonde avec le matériel chorégraphique. Un autre processus créatif qui m’a fait grandir artistiquement est celui de Clara Furey pour sa pièce Les arbres meurent debout. Pour celle-ci, nous avons exploré comment dégager une force, une vibration, une énergie à travers la constance et un certain minimalisme. Nous avons cherché comment dégager une présence forte dans une chorégraphie lente ou répétitive. En épurant le corps et le mouvement, une autre forme d’énergie vitale est apparue en moi. Avec Les arbres meurent debout, j’ai été amenée à chercher comment me renouveler dans une expérience constante. Déguster chaque instant était utile à la régénération d’énergie. Par exemple, sentir l’air sur ma peau et le mouvement de mes cheveux était une source de douceur apaisante qui alimentait ma qualité de mouvement. Une phrase qui m’a beaucoup inspirée dans le processus était « Tu peux tout vivre, ici » comme quoi, dans un mouvement très simple, nous avons le pouvoir de vivre infiniment de choses. Toute la cohorte a travaillé sur l’interconnexion entre les uns et les autres même sans se voir. Cela se faisait plutôt en sachant que nous nous supportions à travers la même action. Ensemble, nous avons trouvé un moteur pour nous soutenir. Avec les nombreuses occasions que nous avons d’observer nos pairs à l’EDCM, via les présentations entre cohortes et les spectacles, il faut saisir l’occasion de se laisser toucher par leur évolution émouvante et inspirante. J’ai vu autour de moi, des artistes se découvrir, s’affirmer et devenir matures. Les esprits libres et créatifs ont été mes muses durant ces dernières années. Ma sensibilité s’est affinée au fil des expériences et mon éventail de possibilités continue de s’agrandir et de se transformer. Photo : Julie Artacho |